En janvier 2025, le Centre d’Information et d’Aide à la Décision, affilié au Conseil des ministres égyptien, a publié un rapport intéressant intitulé « Attentes des institutions internationales pour la performance de l’économie égyptienne en 2025 ». Ce rapport prévoit une augmentation du taux de croissance économique, estimée entre 3,5 % et 4,5 %. Ces prévisions optimistes reposent sur un ensemble de réformes économiques stratégiques destinées à stimuler les investissements et à accroître la consommation privée, grâce à une baisse de l’inflation et une hausse des transferts de fonds des Égyptiens travaillant à l’étranger.
Contexte économique et géopolitique
Comme de nombreuses économies mondiales, l’Égypte a subi les conséquences des tensions géopolitiques, des politiques monétaires restrictives, des perturbations des chaînes d’approvisionnement et des crises successives, notamment la pandémie de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien. Ces facteurs ont ralentit la dynamique économique du pays. Néanmoins, les perspectives pour 2025 se montrent encourageantes : le Fonds Monétaire International (FMI) anticipe une croissance de 4 %, contre seulement 2,7 % en 2024, grâce aux mesures ambitieuses prévues par le gouvernement.
Réformes clés pour un redressement économique durable
Pour atteindre ces objectifs, l’Égypte mise sur une série de réformes économiques fondamentales :
- Gestion rigoureuse de la dette :
- Le remboursement de la dette extérieure figure parmi les priorités du gouvernement.
- Réduction de la dette publique pour atteindre environ 85 % du PIB d’ici fin 2025.
- Mise en œuvre d’une stratégie de gestion de la dette publique à moyen terme jusqu’à 2030, dans un souci de stabilité économique et de transparence.
- Limitation des emprunts publics :
- Les emprunts extérieurs seront strictement réglementés par le Comité de gestion de la dette publique.
- Un plafond d’investissements publics a été fixé à 1 000 milliards de livres égyptiennes pour l’année fiscale 2024/2025.
- Le budget intègre désormais 59 entités économiques, réduisant ainsi les incohérences et augmentant la clarté financière. Pour la première fois, la loi de finances fixe un plafond de la dette publique à 96 % du PIB.
- Optimisation des actifs de l’État :
- Le gouvernement a adopté une politique intégrée visant à maximiser les rendements des actifs publics.
- Cette stratégie s’appuie sur des partenariats avec le secteur privé dans des domaines prioritaires, incluant la gestion, la propriété et l’emploi.
- Le programme de privatisation sera renforcé pour offrir davantage d’opportunités au secteur privé, notamment à travers les partenariats public-privé (PPP) dans les infrastructures.
Objectifs à moyen terme
Ces réformes visent non seulement à stimuler la croissance économique à court terme, mais aussi à améliorer la résilience économique à moyen terme. Le gouvernement espère rationaliser les dépenses publiques, augmenter la transparence budgétaire et attirer davantage d’investissements étrangers pour financer des projets structurants.
Face aux défis économiques et géopolitiques mondiaux, l’Égypte adopte une approche proactive et ambitieuse pour revitaliser son économie. Grâce à une gestion rigoureuse de la dette, à une politique d’investissements encadrée et à une collaboration accrue avec le secteur privé, le pays ambitionne de retrouver une croissance soutenue et durable. Ces efforts, combinés à une stabilisation des indicateurs macroéconomiques, devraient permettre au pays de s’imposer comme un acteur économique régional incontournable en 2025 et au-delà.
La Rédaction